Selon des sources concordantes, l'Autorité de
l'aviation civile a interdit le vol de la Compagnie africaine d'Aviation
(CAA) de Kananga, la capitale du Kasaï central, vers Kinshasa à la suite d'un contrôle
technique non effectué sur cet aéronef. Informé
nuitamment de la décision, l'Agence CAA Kananga située au croisement Boulevard
et Sapin a fait part aux voyageurs de l'impossibilité d'organiser le vol prévu
vers Kinshasa le 7 décembre dans la matinée. Des informations en notre
possession confirment des scènes de colère des voyageurs, d'autant plus que
le cheking en question devrait être effectué seulement en mars 2016. Parmi
les personnes bloquées, il y a une équipe de journalistes de Kinshasa
en séjour dans la province kasaienne pour couvrir une campagne de
vaccination.
L'agence CAA Kananga a commencé à se vider progressivement en
début d'après-midi faute d'une solution à cette mesure d'interdiction qui
ne manquera pas de peser sur la crédibilité de la compagnie aérienne dans un
contexte de recrudescence de la concurrence avec l'arrivée de Congo Airways, la
compagnie aérienne publique. " Il y a un mécontentement général
de la population de Kananga. Certains des passagers se rendent à Kinshasa. Mais
l'avion assure également d'autres liaisons, notamment celle en
direction de Gemena en Équateur. Là
aussi, les passagers sont bloqués.
Il y a également ceux qui attendent à Kinshasa pour venir à Kananga. On apprend aussi qu'à Tshikapa, un avion de Kin Avia qui rentrait à Kinshasa a été requisitionné. On ne sait pas si la mesure concerne un certain nombre de compagnies aériennes mais beaucoup d'entre nous s'interrogent sur les liens possibles entre ces mesures et l'arrivée d'une nouvelle compagnie aérienne nationale", nous explique un des passagers contactés depuis Kananga.
Il y a également ceux qui attendent à Kinshasa pour venir à Kananga. On apprend aussi qu'à Tshikapa, un avion de Kin Avia qui rentrait à Kinshasa a été requisitionné. On ne sait pas si la mesure concerne un certain nombre de compagnies aériennes mais beaucoup d'entre nous s'interrogent sur les liens possibles entre ces mesures et l'arrivée d'une nouvelle compagnie aérienne nationale", nous explique un des passagers contactés depuis Kananga.
Après 22 ans de présence dans le ciel congolais, CAA a accumulé une riche expérience dans son secteur. Ces dernières années, elle est restée la seule compagnie aérienne à organiser des vols domestiques sur toute l'étendue du territoire national. Pour certains analystes, s'il s'avère que la compagnie est bien en règle avec le contrôle technique, cette mesure ressemblerait davantage à une tentative de mieux positionner la nouvelle compagnie dans l'espace aérien congolais. "Ce qui serait une concurrence déloyale", ont-ils poursuivi. Pour l'heure, le plaidoyer reste la seule démarche pour vider le contentieux en cours entre la compagnie aérienne et l'Autorité de l'aviation civile. "L'opérateur pourrait chercher à faire intervenir l'autorité gouvernementale pour lui permettre d'organiser un vol d'ici à mercredi prochain", ont-ils fait remarquer.
Mais il y a une alternative pour les voyageurs. "Ils pourraient faire le déplacement vers Mbuji-Mayi, de l'autre
côté de la frontière kasaïenne, pour monter à bord d'un avion CAA qui décollera
demain de la capitale diamantifère vers Kinshasa. Mais la route n'est pas
du tout pratique. En plus, il faut de l'argent pour faire ce voyage qui prend
en compte également les changements nécessaires à effectuer sur les documents.
Le voyageur ne quitte plus Kananga pour Kinshasa mais Mbuji-Mayi pour
Kinshasa".
Cette crise met au jour un véritable malaise qui prend racine
dans le secteur aérien. Et les passagers de CAA Kananga se sentent comme pris
en otage faute de connaître leur chance de pouvoir rentrer à Kinshasa dans
l'immédiat. "On nous dit qu'il se peut que nous partons le mercredi
mais nous n'avons eu aucune confirmation de la compagnie CAA. Nous
espérons quand même que la mesure va être levée rapidement, ou qu'une solution
soit trouvée car beaucoup parmi nous sommes en mission à Kananga. Pour ma
part, il est exclu que je me rende par route à Mbuji-Mayi. Je suis découragé
mais je prie que cette situation soit vite décantée", s'est plaint un
passager. Affaire à suivre.
Source: ACP Congo
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